Intervention d’Alexis Blondeau au Conseil métropolitain de Clermont-Ferrand le 28 juin 2024.
Si ce compte financier unique doit démontrer une chose, c’est bien l’irresponsabilité d’Olivier Bianchi.
Ce sera très probablement le dernier “potable” de la mandature et les raisons s’expliquent en trois points.
Premier point : en mars 2023 (il y a un an), le président de la métropole (ndlr : Olivier Bianchi) nous explique qu’il va investir massivement : 182 millions d’euros exactement. Quelques mois plus tard, ce chiffre augmente : 194 millions d’euros.
Aujourd’hui, l’exercice budgétaire est terminé et nous pouvons faire les comptes : les investissements réalisés ont été de 150 millions d’euros d’investissements, ce qui représente 77 % de la promesse.
Depuis le début de la PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement), (ndlr : prévisions budgétaires de la métropole de 2021 à 2032), nous réalisons en moyenne 70 % des prévisions. A ce rythme, la PPI de 1,4 milliards ne sera pas financée en 12 ans mais en 16 ans, ce qui nous amène après 2037.
Ajoutons le fait que les futures dépenses de plusieurs centaines de millions d’euros liées au tramway ne sont pas comptées dans la PPI.
Le deuxième point, c’est la politique du TOUT en même temps. La Chambre régionale des comptes explique qu’il faut prioriser les projets en différenciant certaines réalisations mais Olivier Bianchi décide de tout faire tout de suite alors que le contexte économique est sensible.
Le projet InspiRe aurait dû être une alerte : initialement prévu à 240 millions d’euros, il dépassera certainement 400 millions. Tous les projets ne se valent pas et on préfère poursuivre tous les projets gigantesques et parfois très discutables, comme l’extension de Gabriel Montpied à 60 millions d’euros pour 6000 places, soit 10 000 € la place. C’est incompréhensible, mais cohérent avec la folie des grandeurs.
Nous partageons pleinement la vision de certains membres de l’exécutif qui se sont confiés à la presse locale : “Olivier Bianchi rentre dans une période de turbulences fortes. Son problème c’est qu’il n’écoute rien et il fait du forcing pour terminer ses travaux en 2025”.
Le troisième point, c’est que les projections pour l’année 2024 ne sont pas glorieuses. Nous allons avoir un “effet ciseaux” : les recettes vont être moins importantes en raison des impôts locaux moins importants (ce qui laisse présager de nouvelles augmentations d’impôts) et nous allons avoir un recours massif à l’emprunt pour financer ces projets, avec des taux très élevés.
A la fin de cette année, la métropole sera endettée de près de 500 millions d’euros. Ce n’est pas rien, ce n’est pas viable, ce n’est pas responsable. Il ne faut pas hypothéquer l’avenir des habitants et des habitantes de notre métropole.
Considérant tous ces éléments, nous demandons une nouvelle fois de revoir la trajectoire financière de la métropole, de ne plus augmenter les impôts jusqu’à la fin du mandat et enfin intégrons davantage le tramway dans nos débats et dans notre PPI.