Intervention d’Alexis Blondeau au Conseil municipal de Clermont-Ferrand le 25 Juin 2021.

Suite à votre rendez-vous avec M. Darmanin, il a pu vous démontrer, M. Bianchi, que l’Etat ne fuyait pas ses responsabilités sur les questions de sécurité, qui touche le quotidien des clermontoises et des clermontois. L’Etat s’engage pour la protection de son peuple et la ville également puisque vous êtes M. le Maire officier de police judiciaire (d’après le code général des collectivités territoriales). 

En effet, la police nationale (gérée par l’Etat) a augmenté ses effectifs sur le secteur de Clermont avec :

  • le remplacement de l’ensemble des départs à la retraite
  • des nouveaux véhicules pour nos policiers
  • un équipement pour les agents de contrôle de la T2C avec notamment des caméras piéton.

L’Etat s’engage également à prendre en charge la question de la lutte contre les rodéos urbains, véritable fléau à Clermont-Ferrand. Quand il s’agit d’une mauvaise gestion de la sécurité à Clermont-Ferrand, vous ne pouvez donc pas dire que c’est de la faute de l’Etat.

Le vendredi 27 novembre 2020, sur le plateau de France 3, vous avez promis un recrutement de 20 à 30 policiers municipaux. Pourquoi ? Parce que nos policiers municipaux ont peur. Vous avez annoncé la création d’une brigade de soirée.
Finalement, plus tard, vous engagez auprès de l’Etat 12 agents seulement… promesse divisée par deux. 

Le recrutement reste donc au même rythme que celui du mandat précédent, malgré que vous ayez cédé aux demandes pressantes. On entend déjà votre adjoint nous dire que c’est de la faute à Emmanuel Macron si on arrive pas à recruter des policiers municipaux. Pourtant : 

  • en 5 ans, la ville de Reims a réussi à en recruter 60
  • en 1 an, Nantes va en recruter 30, 
  • en 2 ans, Lille en recrute 50…

A vous entendre, il est difficile de trouver des candidats. En effet, cela doit être difficile à Clermont-Ferrand avec un employeur qui les maîtrise autant et les menace.

Concernant la brigade de soirée, nous attendons davantage de réponses à nos questions :

  • Quel effectif ?
  • Combien de brigades ? 
  • Quelles sont les horaires de terrain de ces brigades ?
  • Quel avantage financier ont les policiers des brigades de soirée ? 
  • Comment comptez-vous lancer des brigades de soirée dès l’année prochaine sans recruter suffisamment de nouveaux policiers municipaux ? D’ici le 1er semestre 2022, on peut espérer avoir 2 agents municipaux à ce rythme. 
  • Devons-nous comprendre que les conditions de travail de nos agents vont être dégradées ? Nous ne pouvons l’accepter. 

Pour finir, le reste du contrat repose sur quelques données chiffrées qui ne sont qu’une partie de l’iceberg. Nous ne voyons aucun engagement de la ville sur l’aide aux victimes à porter plainte. Le gouvernement met pourtant en place de nombreux dispositifs. 

Nous avons par exemple :

  • l’ouverture de la pré-plainte en ligne pour les faits discriminatoires en plus des atteintes aux biens. 
  • Les effectifs sont renforcés pour la plateforme Pharos (lutte contre la haine en ligne). 
  • Une application pour les victimes comme les témoins pour signaler un acte LGBTphobe ou sérophobe avec l’application Flag ! marrainée par le secrétariat d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations.

Il n’y a rien dans ce contrat qui montre que Clermont-Ferrand va se saisir de ces outils alors qu’ils sont indispensables si nous souhaitons avoir des chiffres au plus près de la réalité.

En somme, M. le Maire, vous avez pris des engagements face aux clermontoises et aux clermontois, vous trahissez votre parole politique, c’est pour cela que nous voterons contre cette délibération.

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