Contexte : suite à la situation financière compliquée au niveau global (inflation, guerre en Ukraine etc.), la métropole de Clermont-Ferrand demande à ses 21 communes de rembourser sa dette pour les années 2025 et 2026. Cela représente au total plus de 8 millions d’euros pour notre ville. Dans ce cadre, Alexis Blondeau est intervenu lors du Conseil municipal de Clermont-Ferrand le 13 décembre 2024, pour expliquer la vision de notre groupe sur cette question.
Intervention : Avant de revenir sur le moratoire (ndlr : report de la dette), nous voudrions souligner un des nombreux points de désaccord sur la gestion du CCAS : vous vous réjouissez d’avoir stoppé l’hémorragie du CCAS. Rappelons que le déficit de 10 millions d’euros lié à la mauvaise gestion a été comblé grâce à des subventions exceptionnelles de la ville. Cela ne va régler en aucun cas le problème à la source. Comment se réjouir de dépenser plus de 10 millions d’euros d’argent public alors que le problème structurel et de gestion n’est pas du tout pris en compte ? C’est de l’argent jeté par les fenêtres. Nous avons déjà rappelé lors du dernier Conseil les vrais problèmes que vous devez prendre en compte.
Revenons-en au moratoire. Si nous devions résumer les 10 années de gestion de la ville de Clermont-Ferrand par Olivier Bianchi, nous pourrions dire que lorsque sa poche droite (métropolitaine) est vide, il prend l’argent dans sa poche gauche (clermontoise).
Lors du dernier Conseil municipal (ndlr : celui du 22 novembre 2024), lorsque nous avions posé la question à la majorité municipale pour savoir si elle était favorable à l’effort national, peu de réponses ont été données. En effet, il est compliqué pour une ville de gauche de rappeler aujourd’hui que lors de son mandat présidentiel, François Hollande avait lui aussi demandé un effort national. Seulement, les députés ici présents affirment que le budget national n’a pas dérapé. Ce sont les recettes qui ont chuté et dans ce contexte, nous estimons qu’il est normal que les collectivités participent à cet effort, à condition que le service public ne soit pas dégradé.
Aujourd’hui, la ville de Clermont-Ferrand doit-elle faire un effort financier pour la métropole, au même titre qu’au niveau national ? Pour répondre à cette question, si on veut être un minimum cohérent, il suffit donc de se poser qu’une seule question : est ce que la métropole a connu une chute de ses recettes ? La réponse est non.
En revanche, est-ce que ses dépenses s’affolent ? Evidemment oui. Et les dérapages sont nombreux : le Grand Stade qui coûte plus de 64 millions d’euros (au lieu des 30 millions initialement prévus) ; le projet InspiRe qui a débuté à 240 millions et va certainement dépasser les 400 millions d’euros… Et quelle est la réaction de la métropole ? Aucune, à part creuser la dette et renégocier des emprunts avec des taux à la hausse….
Puisque nous ne voyons aucun effort de la part de la métropole (qui n’a entre autres pas suivi les recommandations, de la Chambre régionale des comptes, de ne pas tout faire en même temps), et que les clermontois paieront déjà cher ces erreurs, il n’est pas question pour nous d’appliquer la double peine aux habitantes et habitants de Clermont-Ferrand ! Nous sommes donc défavorables au moratoire proposé par la métropole.