Intervention de Sylvie Domergue au Conseil métropolitain de Clermont-Ferrand le 30 juin 2023.
Nous remercions Monsieur le Vice-Président aux finances (ndlr : Hervé Prononce) pour sa présentation du compte financier unique. Ce document qui clôture un parcours financier débuté par le ROB en mars 2022 et prolongé par nos débats sur le budget primitif en avril de la même année.
Notre groupe votera favorablement ce compte financier unique car nous considérons que les comptes sont sincères et fiables. Cependant, nous avons plusieurs remarques :
Nos recettes de fonctionnement ont augmenté de 19 millions dont 17 proviennent des contribuables de la métropole et de la hausse des bases. Or seulement 42% sont allés aux investissements de notre métropole. Le problème n’est pas (comme l’ont dit certains dans cette assemblée) de regretter les 10 millions supplémentaires liés aux dépenses de fonctionnement. Le gouvernement a souhaité donner du pouvoir d’achat à nos agents, c’est une bonne chose. Nous avons fait face à une forte inflation et nous avons dû soutenir les associations de notre territoire.
Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est le manque d’anticipation de notre métropole dans la mise en œuvre de nos investissements, et sur les conséquences des investissements sur les dépenses de fonctionnement.
Nous l’avions demandé il y a un an, une présentation d’un plan pluriannuel de fonctionnement en lien avec la planification des investissements. Il va être urgent de faire cette anticipation au risque de continuer à nous endetter. Nous le rappelons ici, c’était également une préconisation de la chambre régionale des comptes.
Notre programmation pluriannuelle des investissements se monte à plus d’un milliard sur 12 ans, soit 89 millions d’euros par an. En 2022, nos investissements réels sont de 71 millions. A ce rythme, il nous faudra 15 ans pour réaliser notre PPI. Là encore, nous n’avons aucune visibilité sur ce que seront les priorités des prochains élus de notre métropole.
Lorsque nous regardons les dépenses réelles d’équipement par rapport à celles du budget 2022 nous avons :
- 4 millions d’euros d’investissements en moins sur l’aménagement de l’espace public, dont 3 sur le volet mobilité.
- 4 millions en moins sur l’urbanisme et l’habitat
- 4 millions en moins sur l’environnement
- 8 millions en moins sur l’accompagnement des entreprises
- 3 millions en moins dans le domaine de la culture…
Bref, les investissements réalisés sont loin d’être à la hauteur des prévisions et ce malgré une augmentation des emprunts de plus de 10 millions. Nous ne pourrons pas éternellement augmenter notre endettement avec des taux à 4% et rembourser sur des durées de plus en plus longues, augmentant d’autant la charge d’intérêts.
Cela nous amène à vous poser cette question : est-ce que notre métropole est en mesure d’anticiper ou de prévoir la nouvelle planification de la PPI et de voir quels sont les projets qui vont être reportés ?