Intervention d’Alexis Blondeau au Conseil municipal de Clermont-Ferrand le 15 Décembre 2021.
Nous avons toujours soutenu la candidature de la ville au titre de capitale européenne de la culture en 2028 et nous pensons qu’il y a aujourd’hui consensus sur ce dossier au Conseil municipal de Clermont-Ferrand. Nous nous en réjouissons.
Nous sommes aujourd’hui sur un vote d’une subvention à l’association “Clermont Massif Central 2028”. C’est probablement l’occasion d’avoir quelques réponses et avancer que nous réclamons depuis le début du mandat.
Premièrement, nous réclamons la représentativité des sensibilités politiques au sein de cette association.
En effet, Monsieur le Maire lors du Conseil métropolitain du 6 novembre 2020 (il y a un an), promettait de réfléchir à un groupe de travail transpartisan avec toutes les sensibilités sans en faire un enjeu tactique.
Je profite donc de cette délibération pour vous demander où en est votre réflexion et quand commencent les travaux de ce groupe ?
Deuxièmement, nous nous posons la question des partenaires : Qui sont-ils ?
L’association a fait de diverses sollicitations pour l’exercice 2022 : l’État, la métropole, la Région, le Département, l’université (l’UCA), les autres villes du Massif Central…
Lorsqu’on visualise par exemple le diaporama de l’assemblée générale extraordinaire, le logo du département du Puy-de-Dôme n’apparaît pas. Pourtant, nous pouvons voir celui de l’Allier, du Cantal et de la Haute-Loire.
Troisièmement, il n’y a pas de cohérence entre votre discours public et ce qui se passe en interne. C’est-à-dire :
- le trésorier de l’association “Clermont Massif Central 2028” n’est autre que le Vice-président du département (dans un parti de votre opposition)
- vous avez dit en public que les infos étaient bien relayées entre vous et le département mais pourtant le département n’est pas au courant de tout…
Quatrièmement, les autres villes de la métropole ne sont pas vraiment impliquées dans le projet.
En effet, l’association sollicite une subvention de 50 000 € à la métropole alors que l’on vote ce soir un budget de la ville de Clermont-Ferrand à hauteur de 850 000 € destiné à l’association. Plusieurs questions nous viennent à l’esprit :
- Qu’est-ce que l’on doit en penser ?
- Est-ce cela veut dire que l’association n’a pas d’adhérents et cherche des subventions en contrepartie ?
- Est-ce que les autres villes de la métropole sont de trop petite taille avec des budgets trop restreints ?
- La cotisation s’élevant à 2500 €, est-ce que cela freine certaines villes à donner plus (voire même à cotiser tout court) ?
Pour ne mettre personne en difficulté, les petites villes pourraient être exonérées de cotisation et augmenter leur budget culture en contrepartie : un frein serait ainsi levé et cela contribuerait inévitablement au dossier de candidature.
Concernant le projet culturel de la ville (que la majorité articule autour de cinq axes), il nous semble cohérent. Il reprend quelques critiques que nous avions pu faire il y a 1 an en lien avec les attentes de la Commission européenne.
Nous exprimons cependant toujours une réserve sur la décentralisation de l’accès à la culture dans notre ville qui n’est pas assez importante. Nous avons pris beaucoup trop de retard à ce sujet.
Nous nous félicitons aussi d’un point, c’est la volonté de l’accès à la culture pour tous avec un point d’honneur sur l’accessibilité des événements culturels dans notre ville.
Nous voyons que la ville invite les associations à veiller à l’accessibilité des locaux et de la signalétique. Nous n’ignorons certainement pas les efforts que la ville a fait à ce sujet mais ils sont loin d’être terminés.
Cependant, un chiffre nous est scandaleux : seulement 40 % des lignes de la T2C sont accessibles et disposent d’un dispositif sonore.
Cela ne fait que 11 lignes sur 28. De plus, la communication de la ville est trompeuse car sur ces 11 lignes dites “accessibles”, il reste de nombreux arrêts non accessibles : seulement deux le sont en moyenne par ligne.
Nous notons que la ligne 13 qui est une quatre lignes qui dessert la maison de la culture n’est pas assez accessible aux personnes en situation de handicap.
Nous souhaitons parler d’un dernier point dans cette candidature à la capitale européenne : en janvier, la France prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne pour une durée de 6 mois.
Rouen, Nice, Lens, Amiens sont toutes candidates en 2028 et avec de nombreuses autres métropoles. Elles seront le centre de l’Europe avec l’accueil de réunions ministérielles, de conférences etc.
Ces événements seront des temps forts de la présidence française qui contribueront à faire connaître l’action de l’UE (Union Européenne) auprès des citoyens et à promouvoir l’image, la culture et le patrimoine de notre pays en Europe.
Clermont-Ferrand est pour le moment absente de ce grand rendez-vous. Avez-vous prévu de corriger le tir ? Tout ce qui travaille à la culture travaille aussi contre la guerre.
En résumé, nous voterons évidemment pour cette délibération mais nous avons de nombreuses questions sur la stratégie :
- A quand la représentativité de l’ensemble des sensibilités politiques dans l’association “Clermont Massif Central 2028” ? C’était une des promesses de la majorité.
- Qui sont nos partenaires dans cette aventure ? Nous réclamons plus de transparence.
- Comment comptez-vous impliquer davantage les petites villes de la métropole avec nous ?
- Quel rôle va jouer la ville de Clermont-Ferrand dans les 6 prochains mois lors de la présidence française du Conseil de l’Union européenne ? C’est justement l’occasion pour notre ville d’endosser une dimension européenne.