Intervention d’Eric Faidy au Conseil métropolitain du 1er avril 2022.
Vous avez M. Bianchi justifié d’augmenter les impôts par la nécessité de créer des équipements supplémentaires à la métropole. Nous observons dans ce budget que contrairement à vos affirmations, seulement la moitié de cette hausse d’impôts servira à financer des équipements et l’autre moitié contribuera au budget de fonctionnement.
Pendant que l’Etat baisse les impôts, la métropole les augmente et cela vient directement impacter le pouvoir d’achat des habitants de la métropole et la compétitivité de nos entreprises.
Nous nous inquiétons beaucoup dans ce budget du retard pris par les projets et l’augmentation de leurs coûts. Prenons un exemple avec la Grande Bibliothèque.
Ce projet bénéficie de subventions importantes de la part de l’État, le ministère de la Culture et le ministère de l’éducation, nous en sommes ravis ! Au total, ce projet estimé à 62 millions d’euros devrait coûter à la CAM 25 millions d’euros. Nous saluons bien sûr les équipes de la métropole qui ont probablement bien négocié avec les services de l’Etat.
Sur ce projet, nous devions entrer dans la phase opérationnelle de construction mais les appels d’offres, qui sont pour la plupart infructueux, vont être relancés. Ceci entraînera inévitablement des dérives budgétaires et ces dernières coûteront beaucoup à la métropole puisque l’Etat a donné des subventions sur la base du budget prévisionnel ; il ne pourra donc plus intervenir.
Pour illustrer, si le projet dérive de 20 % sur les 65 millions d’euros du budget, ce sont 12 millions d’euros de plus dépensés par la métro, ce qui représente la moitié de son investissement de départ. De la même façon, une dérive de 30 % doublerait presque le budget métropolitain.
En résumé, pour ce chantier, nous souhaiterions savoir :
- A combien de mois estimez-vous le retard et le montant de la dérive budgétaire sur ce chantier ?
- Est-il exact que les devis que nous recevons sont bien supérieurs aux prévisions budgétaires ?
- Allons-nous devoir dépenser beaucoup plus ou revoir le projet à la baisse pour tenir un budget initialement envisagé ?
Nous voyons plus globalement que cette difficulté à réaliser les projets dans le budget et le délai prévu n’est pas spécifique à la grande bibliothèque. Les équipes de la métropole, certes compétentes et professionnelles, tirent un peu la langue et ont des difficultés à absorber un tel niveau de projet par rapport à ce qu’elles ont connu dans le dans le passé.
Cela nous amène donc à nous poser ces questions :
- Est-ce que l’ambition forte portée par la PPI (Programmation Pluriannuelle des Investissements) est toujours d’actualité ?
- Est-ce qu’elle est tenable sans augmentation d’impôts, surtout dans un contexte de crise et d’inflation qui risque très fortement d’arriver ?
- Est-ce que la métropole va devoir revoir ses ambitions ?
Au niveau des frais d’étude, nous avons presque dépensé 20 millions d’euros (18,6 millions exactement) en 2022. Cela représente une hausse de près de 40 % par rapport au budget de 2021. Est-il judicieux de payer des études pour ensuite payer des mises à jour de celles-ci ou bien des nouvelles si jamais nous étions amenés à différer un certain nombre de projets dans le temps ?