Intervention d’Eric Faidy au Conseil municipal le 15 décembre 2021.

“Des finances saines pour un cap clair”. Voilà un slogan qui, à notre avis, va nous accompagner tout au long de ce mandat !

En effet, à Clermont-Ferrand, la majorité municipale insiste sur le fait que les impôts n’augmenteront pas. Elle promet aussi un endettement en légère baisse au cours du mandat (2020 – 2026). Cependant, il y a deux choses qu’elle ne mentionne pas :

La première, c’est l’apport financier du gouvernement actuel au budget municipal avec la politique de relance qui l’accompagne, initiés par le Président de la République.

Sans le volontarisme d’Emmanuel Macron, du gouvernement actuel et sans le plan “France relance”, cette promesse ne pourrait pas tenir !
La majorité n’a seulement que discrètement mentionné les financements de l’État (vous pouvez consulter sur ce lien l’article d’Eric Faidy du journal « La Montagne », précisant ses propos).

Alors bien entendu elle a mentionné les financements des grandes politiques publiques à la rénovation urbaine, le territoire “zéro chômeur”, la cité éducative, mais il faut également mentionner avec le plan “France relance” :

  • le financement massif par l’État de la végétalisation des cours d’école
  • l’isolation thermique des écoles et des bâtiments
  • le remplacement des chaudières au fioul (que d’ailleurs nous aurions aimé voir remplacer plus tôt)
  • les 21 millions d’euros pour le projet “InspiRe”
  • les 3 millions d’euros pour la cathédrale etc.

La deuxième chose, c’est que nous assistons à un “matraquage fiscal”, historique puisque si ce qui est proposé dans ce conseil est voté, nous allons avoir :

Nous devons dire que jusqu’alors personne n’avait osé aller aussi loin !
C’est aussi comme ça que la mairie prélève sur les particuliers et les entreprises de la métropole, soit entre 20 et 30 millions d’euros d’impôts tous les ans pour les clermontois. Au même moment, l’État, à l’inverse, baisse les impôts pour stimuler la relance économique et donner du pouvoir d’achat.
Pour preuve, les clermontois savent bien que leur taxe d’habitation a quasiment disparu. Cela représente 700 millions d’euros rendus aux foyers dans le département.

Somme toute, avec l’Etat, nous avons : 

  • une baisse des impôts
  • du pouvoir d’achat rendu aux particuliers
  • de la compétitivité rendue à nos entreprises

La métropole, quant à elle, va probablement faire un “hold-up fiscal”.

Sur le contenu du budget, nous devons redire que pour une majorité qui se réclame de la gauche et de l’écologie, nous attendions plus de volontarisme sur la transition écologique et sur le social. 

Pourtant, aujourd’hui, les collectivités locales empruntent à des taux qui sont proches de zéro.
Piloter un désendettement électoraliste n’est pas faire preuve de bonne gestion Mme Canales. Nous aurions souhaité voir plus d’investissements dans ce budget pour accélérer la transition de la ville, plus de cours d’école végétalisées et plus vite, moins de bétonisation (nous pensons à M. Bernard), plus de crèches et plus vite, plus de pistes cyclables et plus vite.
Honnêtement, la priorité aujourd’hui ne devrait pas être de viser un désendettement qui vous permet de promouvoir le slogan “des finances saines pour un cap clair”. 

Nous aurions aimé voir par exemple les petits déjeuners gratuits pour les enfants des QPV (ou QPPV : Quartier Prioritaire de la Politique de la Ville) dans ce budget. Ils sont entièrement financés par l’État et ne génèrent ainsi aucune dépense pour la ville de Clermont-Ferrand. Pourtant, sa majorité municipale s’y refuse pour de mauvaises raisons. 

Autre point que nous soulignons dont M. Bony a fait allusion :
Nous notons avec satisfaction la poursuite de l’équipement en vidéoprotection !
C’est un vrai sujet de tranquillité publique et de sécurité.
Cependant, il y a moins de policiers municipaux à Clermont-Ferrand qu’il y a un an.

Nous sommes encore loin des 30 embauches que Monsieur le Maire avait annoncé sous la pression des clermontois.

120 000 € dans ce budget sont consacrés pour les brigades de soirée, toujours inexistantes malgré la promesse. Nous souhaiterions ainsi savoir quand est-ce qu’elles seront sur le terrain ?
Il faut pour ce faire des embauches, que nous ne voyons pas, ou très peu, mais qui sont annulées par des départs.

A propos des tasers, nous sommes surpris que sur les réseaux sociaux, une partie de cette majorité se désolidarise des décisions budgétaires qu’elle a elle-même voté à l’unanimité. 

Plusieurs points nous amènent à dire que les clermontoises et les clermontois se font balader :

  • Nous constatons qu’un membre éminent de cet exécutif écrit que les tasers sont une décision personnelle du maire. Ce qui est faux puisque le budget a été voté par toute la majorité. 
  • Une communication est aussi faite en permanence depuis des semaines sur le renforcement des mesures de protection de la population.
  • Il y a moins de policiers municipaux aujourd’hui qu’il y a un an. 

Nous terminons sur le fonctionnement et nous n’entrerons pas dans le détail.

Comme beaucoup d’entre vous, nous avons suivi cette émission sur M6 nous décrivant comme une des grandes villes les plus mal gérées financièrement de France.

Nous n’allons pas parler des comparaisons car nous pouvons leur faire dire tout et son contraire.
Si nous voulons de belles comparaisons, nous les trouvons dans un sens comme dans l’autre. Simplement, cette émission nous rappelle que c’est lorsque l’on prend à bras-le-corps la question des économies de frais qu’on trouve des marges de manœuvre importantes.
Nous voudrions aussi ajouter que (contrairement à la caricature que la majorité en fait) trouver des économies, ce n’est pas nécessairement supprimer des emplois et des services publics. 

En résumé, pour nous :

  • ce budget manque d’ambition et d’imagination.
  • la ville devrait profiter des niveaux historiquement bas des taux d’emprunt pour anticiper, et accélérer les investissements nécessaires pour préparer le futur de notre ville.
  • la majorité a pourtant fait un autre choix, un choix électoraliste.

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