Intervention de Stanislas Renié au Conseil métropolitain du 31 mars 2023.

Notre groupe souhaiterait faire 2 remarques sur le budget de la métropole, présenté dans ce Conseil métropolitain. 

La première concerne nos investissements et leurs financements.
Nous rentrons cette année dans le lancement de plusieurs grands projets, ce qui se traduit par une hausse de nos investissements de plus de 8%. Voici les chiffres : 

  • Légèrement plus de 10 millions pour InspiRe (pour lequel l’Etat financera au total plus de 20 millions d’euros). 
  • Environ 16 millions pour la bibliothèque métropolitaine (l’Etat apportera un soutien financier de près de 24 millions d’euros).
  • 10 millions d’euros pour la réhabilitation de la piscine de Haute roche
  • 6 millions d’euros pour le stade Gabriel Montpied
  • 3,4 millions d’euros pour la mise en oeuvre du schéma cyclable. 

Même si l’Etat participe aux investissements sur notre territoire, la programmation pluriannuelle des investissements que vous avez décidée est très ambitieuse : 1,4 milliard sur 12 ans. De plus, elle repose très largement sur un financement par l’emprunt. 

Sur notre endettement, la Cour Régionale des Comptes est très explicite : elle parle d’un recours accentué et prédominant à l’emprunt, porteur à terme, de problématiques de soutenabilité et l’endettement métropolitain. 

Cette année, vous prévoyez un emprunt de 75 millions d’euros. 

A ce titre, la Chambre vous appelle à la prudence pour la stratégie financière de long terme et à prêter une plus grande attention aux études prospectives laissant présager une situation particulièrement dégradée en fin de mandat (2026).
Même si du fait de l’augmentation des impôts (que vous avez imposé aux habitants de notre métropole), notre autofinancement s’est automatiquement amélioré – et que notre capacité de désendettement est passé sous la barre des 9,5 ans : plafond maximum pour obtenir de nouveaux prêts -, les prévisions d’emprunt vont nous amener à une situation financière difficile en 2024 et 2025. Notons au passage que l’Etat a agi pour amortir notre dépense d’énergie pour près de 3 millions d’euros. 

Il sera compliqué, dans un contexte international incertain et avec des conséquences que nous connaissons sur la hausse de ces taux d’intérêts, de continuer à nous endetter. Il est clair qu’avec l’inflation, même si on peut espérer une stabilisation, le coût des investissements programmés sera plus élevé.

Avons-nous réellement la capacité financière de réaliser tous nos projets ? Notre groupe vous le demandait déjà l’année dernière, mais nos craintes se confirment cette année. Ne devrions-nous pas, comme nous l’avions énoncé lors de la présentation du ROB, hiérarchiser et différer certains investissements ? Nous devons agir avec agilité afin d’éviter une perte de temps et financière trop importante. 

Le deuxième point sur lequel nous souhaitons revenir concerne l’augmentation de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises). C’est un million d’euros supplémentaires que vous allez prélever aux entreprises de notre métropole, et cela continuera l’année prochaine pour atteindre 30,75%. Nous ne pouvons pas infliger cela aux entreprises du territoire et surtout aux TPE (Très Petites Entreprises) et PME (Petites et Moyennes Entreprises). Nous avons besoin de rester attractifs et de protéger les emplois. 

Pour toutes ces raisons, notre groupe ne votera pas le budget que vous nous avez présenté.

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