Lors du Conseil Municipal à Clermont-Ferrand du 25 septembre 2020, un vœux appelant à un moratoire sur la 5G a été déposé. Il a été voté par le Maire Olivier BIANCHI. L’occasion pour Alexis BLONDEAU de rappeler ce qu’était vraiment la 5G, la position de la France en terme de déploiement et son retard face à ses voisins européens. Notre groupe a voté CONTRE ce vœux.
Le Président de la République l’a annoncé : la France va prendre le tournant de la 5G. Nous nous félicitons de cette décision quand on sait le retard déjà pris par notre pays par rapport à nos voisins européens comme l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Italie, la Belgique, la Suisse, le Danemark, l’Autriche, la Pologne, la Roumanie, la liste est longue : tous ont déjà commencé le déploiement de la 5G contrairement à la France…
Mais avant de se positionner pour ou contre, il nous semble important d’essayer d’éclairer le débat et de rappeler ce qu’est la 5G.
La 5G, ce n’est pas une technologie disruptive. La 5G, ce n’est pas un immense plan commercial visant à nous contraindre à renouveler nos téléphones portables.
Je suis désolé de décevoir celles et ceux qui souhaitaient visionner des films en 4k sur leur smartphone, la 5G n’est pas pour nous, simples consommateurs. Les études montrent que 80 % de son utilisation sera professionnelle.
La 5G c’est une étape de plus dans la suite logique d’un développement continu de la norme issue du travail du 3GPP. Elle n’implique pas de remplacer tout le réseau actuel. Il suffira d’ailleurs, pour certaines antennes 4G, d’effectuer une simple mise-à-jour pour activer la 5G.
Le protocole de la 5G est intelligent. Plus intelligent encore que celui de la 4G. Il est capable d’adapter efficacement la performance et la consommation des antennes-relais et de leur faire reprendre une activité au besoin : c’est le principe du stop & start déjà utilisé sur certaines voitures, c’est-à-dire l’arrêt et le redémarrage automatique du moteur. À terme, la 5G permettra de fermer les 3G et les 4G et de recycler leurs bandes de fréquence. Ces deux générations consomment aujourd’hui trop d’énergie pour fournir des services qui ne sont plus à la hauteur de nos attentes.
Et alors, sans 5G, que se passera-t-il ?
Le réseau 4G des grandes villes sera saturé dans 2 ans. On l’a déjà observé durant le confinement à Clermont-Ferrand. Si nous ne faisons rien, nous pourrons difficilement continuer à téléphoner. Nous avons 3 choix : Soit Laisser le réseau saturer / Soit Déployer plus de 4G ou Déployer la 5G qui consomme 10 à 20 fois moins que la 4G pour la même utilisation.
L’Agence nationale des fréquences a déjà répondu pour nous : la 4G seule fera grimper l’exposition aux ondes ; alors qu’en mixant 4G / 5G on arrivera à limiter cette exposition.
Concernant l’exposition aux ondes, je souhaite le rappeler et l’ANSES le fait chaque année, tout comme les 28 000 rapports internationaux depuis 1950 qui vont tous dans le même sens : il n’a jamais été avéré que les ondes radiofréquences, qui sont celles utilisées par la 5G, aient un quelconque effet ou un quelconque impact sanitaire en dessous des seuils limites d’exposition. Les Français sont en moyenne exposés à des valeurs 100 fois inférieures au seuil limite d’exposition, seuil qui a été fixé à un consensus international.
Pour celles et ceux qui souhaitent attendre les conclusions du groupe de travail, je me permets de citer le chef d’unité de l’ANSES : « l’évaluation des risques sanitaires est amenée à durer au fur à mesure des déploiements ». Les conclusions ne seront donc réelles qu’une fois le déploiement commencé.
Désormais, posons nous la question : la 5G est elle bonne pour l’écologie ?
La Convention Citoyenne le dit dans son rapport : le numérique est un levier majeur de la transition écologique. Inutile d’attendre la 5G pour l’observer.
Si la consommation par kilomètre parcouru sur les routes a sensiblement baissé c’est grâce aux GPS connectés qui nous évitent les bouchons.
Si le taux de remplissage des poids lourds de l’UE a augmenté de 14 % en 20 ans c’est grâce à cette technologie de l’information.
Demain, grâce à la 5G, on pourra mieux localiser la marchandise en transit, on pourra optimiser les flux industriels dans les usines réduisant ainsi les pertes et les besoins en énergie, on pourra connaître le niveau précis d’humidité du sol et donc arroser juste ce qu’il convient afin d’éviter de gaspiller de l’eau.
Concernant les zones blanches…
C’est un fait aujourd’hui de nombreux Français n’ont pas accès à une couverture correcte dans notre pays. L’Auvergne, le Puy-de-Dôme et même notre ville recensent de nombreuses zones blanches. Faute à qui ? À quoi ? Sûrement à un retard pris lors des déploiements. Évitons de reproduire les mêmes erreurs.
Si vous souhaitez nommer des responsables pour une quelconque raison politicienne, sachez qu’entre 2003 et 2018, seulement 600 pylônes ont été allumés dans les zones blanches. Avec le gouvernement actuel, dans les 2ans à venir, il y en aura plus de 2000. Aucun gouvernement n’a fait autant contre la fracture numérique. Dans le Puy-de-Dôme, entre juillet 2018 et mai 2020, le gouvernement a obligé les opérateurs à réaliser des travaux pour une meilleure couverture 4G dans plus de 35 communes.
C’est pour l’ensemble de ces raisons, que nous renouvelons notre confiance envers le gouvernement pour le déploiement de la 5G, en pleine transparence, et avec à chaque étape toutes les garanties environnementales et sanitaires. Nous voterons donc en tout logique CONTRE ce vœu.