10 Propositions pour les mobilités au sein de Clermont Auvergne Métropole

Les enjeux de la transition énergétique et les attentes des habitants incitent les élus à développer des modes de transports doux comme le vélo et la marche à pied et des transports en communs respectueux de l’environnement.

Les modes de transport non motorisés tels que le vélo et la marche à pied n’ont jamais été privilégiés dans la politique de transport urbain de la Métropole. Depuis la mise en service de la ligne A du tramway en 2006, le réseau de transport urbain métropolitain n’a jamais évolué afin de s’adapter à des besoins nouveaux. Son maillage est insuffisant et inadapté au territoire. Les temps de trajet en transport en commun sont longs, n’incitant pas les habitants du territoire au report modal de la voiture vers les transports en commun.

Interpeler le Maire

Le projet de restructuration du réseau de transport en commun métropolitain InspiRe, conçu entre juin 2017 et juillet 2019, répond partiellement à ce défi. La réflexion ayant été confiée au SMTC, sans grande originalité, ce projet propose d’ajouter deux lignes de bus, mais ne répond pas de manière exhaustive aux lacunes du réseau existant ainsi qu’aux attentes des habitants de la métropole.

Table des matières

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Des élus rassemblés pour une réflexion collective

Dans ce contexte, nous avons conduit une réflexion collective avec une vingtaine d’élus métropolitains et municipaux des 21 communes de Clermont Auvergne Métropole. Des experts des différents modes de mobilités ont été auditionnés.

Le coût financier du projet InspiRe dépassera les 300 millions d’euros HT. Il pèsera lourdement sur les finances locales pendant des dizaines d’années. Un tel engagement ne peut pas se décider sur une réflexion inachevée et une concertation citoyenne escamotée par la crise sanitaire.

Formaliser un schéma global de toutes les mobilités

Le projet InspiRe ne peut pas seulement proposer la création en 2026 de deux lignes de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) en site propre. Il doit s’inscrire dans un plan d’aménagement du territoire métropolitain et dans une vision ambitieuse et réaliste de notre Métropole à l’horizon de 10 à 15 ans.

Intégrer le train dans la réflexion

Le projet InspIRe s’appuie exclusivement sur l’utilisation de bus or l’utilisation du train sur les voies ferrées existantes serait un moyen de transport alternatif, complémentaire et économe en dépenses d’investissement.

Investir pour l’amélioration de l’ensemble du réseau de transport en commun

De nombreuses communes sont les grandes oubliées du projet InspiRe, particulièrement Ceyrat, Lempdes, Orcines, Pont-du-Château, Romagnat, Saint-Genès-Champanelle.

Ces communes souffrent d’un manque criant de transport en commun : pas de service ou de trop faibles fréquences de passage. Les temps de trajet sont généralement longs, la desserte est mauvaise, en particulier dans les quartiers les plus excentrés des axes structurants.

Passer de 1,2% des déplacements à vélo à 10%

Notre Métropole accuse un retard conséquent dans le développement de son réseau de pistes cyclables. La part modale du vélo est de seulement 1,2 % sur notre territoire, bien en dessous de la moyenne des métropoles.

L’objectif de 5 % de part modale du vélo adopté dans le Plan de déplacements urbains de 2019 n’est pas ambitieux. De nombreuses métropoles ont pour objectif de dépasser les 10 % et la France se met enfin au vélo. Il est nécessaire d’accélérer le calendrier prévu en doublant les dotations annuelles afin de réaliser les 365 km prévus en 5 ans au lieu de 10

Formaliser les besoins en parkings relais

Les parkings relais sont essentiels pour encourager l’utilisation des transports publics. Les parkings actuels sont en nombre insuffisant et souvent mal positionnés car trop proches du centre-ville de Clermont-Ferrand et peu accessibles. Ils n’incitent pas à leur utilisation et par conséquent n’offrent pas une réelle alternative à la voiture.

Répondre au besoin d’accès aux zones commerciales, artisanales et industrielles non desservies

Limiter l’usage de la voiture personnelle pour les trajets domicile-travail en favorisant l’utilisation des transports en commun figure parmi les objectifs du projet InspiRe.

Pour répondre à cette demande il est nécessaire que le tracé du réseau de transport en commun proposé permette une desserte de l’ensemble des zones commerciales, artisanales et industrielles de notre agglomération. En particulier, les zones industrielles (ZI) Ladoux et Les Montels qui sont les grandes oubliées du projet actuel

Expliciter les impacts des deux nouvelles lignes du bus

Aucune étude n’a été effectuée pour mesurer l’impact réel du projet InspiRe sur la circulation automobile. Il serait nécessaire qu’un document à l’échelle de la métropole et à l’horizon 2030 présente les plans de circulation pour chacun des modes de transport, mais aussi les modalités de stationnement.

Or, le projet actuel n’apporte pas de réponse à cette question.  Ce projet, qui se veut plus respectueux de l’environnement, n’apporte  aucune solution environnementale globale  : il déporte les flux de voitures, le bruit, la pollution, les émissions et toutes les nuisances en général vers d’autres rues.

Confirmer par des chiffrages précis et complets que nous avons les moyens financiers

Le coût du projet estimé en juillet 2018 est compris dans une fourchette allant de 240 à 280 millions d’euros HT.  On peut raisonnablement s’attendre à un coût dépassant les 300 millions d’euros HT à la date de sa mise en service. 

À ce chiffre considérable, viendront s’ajouter les budgets indispensables pour améliorer l’ensemble du réseau de transport en commun et à moyen terme pour le remplacement du tramway.

Ce projet est financé à hauteur de 41% par la Métropole (l’investissement dans les aménagements urbains) et 59%par le SMTC (les investissements dans les infrastructures et le matériel roulant). Le SMTC porte déjà un endettement conséquent et son équilibre financier est assuré par des subventions de la Métropole. Laquelle est garante des emprunts contractés par le SMTC.

Étudier les nouveaux besoins de mobilité et l’impact de la banalisation du télétravail

Le projet InspiRe, tel qui nous est aujourd’hui proposé, a été conçu il y a plus de 4 ans. Depuis des évènements majeurs se sont produits dont la pandémie de la Covid 19. Les nouveaux besoins de mobilité et leur évolution dans le futur doivent être pris en compte.

L’impact soudain et radical du confinement sanitaire occasionné par la pandémie du Covid-19 a restreint les libertés de déplacement obligeant les entreprises à utiliser de nouvelles pratiques organisationnelles en développant le télétravail quand il l’était possible.

Toutes les études montrent que le télétravail restera une réalité au-delà de la crise sanitaire pour les activités tertiaires qui ne sont pas en contact direct avec le public. Cette évolution entrainera une baisse durable de la demande de mobilité et un lissage des pics de déplacement en bus.

Prolonger la concertation

Les contraintes inhérentes à la pandémie n’ont pas permis à l’ensemble des acteurs de la Métropole (Citoyens, agents économiques, associations, élus) de pleinement s’exprimer sur le projet InspiRe afin de partager leurs avis, leurs remarques ainsi que leurs propositions et ce faisant de nourrir le débat démocratique.

La concertation publique a été organisée du 11 janvier au 31 mars 2021, conformément à la loi. Cette procédure appliquée au titre de l’article L103-2 du Code de l’urbanisme doit permettre d’une part de comprendre et bien appréhender les enjeux du projet, son contenu, ses caractéristiques et ses conditions de réalisation à travers une information claire et transparente et d’autre part d’exprimer et de partager des avis sur le projet, à travers des temps d’écoute, de discussion et d’échanges variés et participatifs.

Nous sommes censés dépenser plus de 300 millions d’euros HT pour un projet structurant d’envergure qui redessinera en profondeur le réseau de transport métropolitain de façon pérenne. Nous déplorons aujourd’hui le manque de débat public et souhaitons une véritable concertation publique de 3 à 6 mois après la fin des contraintes avec le plus grand nombre d’acteurs, éclairés par de nouvelles études sur les besoins de mobilité des habitants pour les années à venir.

3 commentaires

  1. Une vision clair des réalités.
    Des propositions qui donne un sens.
    Une construction réaliste.
    Un projet a la dimension de « nos » ambitions.
    Bravo !

  2. Félicitations à tous

  3. Merci Serge. Éric

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